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Conférence Château des Crayères

« Qualité de vie au travail : et si on avait tous à y gagner ? »

Fin mars, Sylvain Bertrand a convié soixante chefs d’entreprise à un déjeuner-conférence dans le cadre prestigieux du Château des Crayères, à Reims. A cette occasion, le Dr. Florence Bénichoux et Florence Chalamet sont intervenues avec talent sur le thème « Qualité de vie au travail : et si on avait tous à y gagner ? ». A les écouter, la réponse semble évidente. Morceaux choisis.

Conférence Château des Crayères

Edifié en 1904, l’ancien château de Louise Pommery, marquise de Polignac, est devenu depuis le début des années quatre-vingts l’archétype de l’excellence hôtelière et gastronomique. Le lieu était donc particulièrement indiqué pour un déjeuner-conférence où la nourriture de l’esprit le disputerait aux plaisirs de la table. Autour du thème « Qualité de vie au travail : et si on avait tous à y gagner ? », Florence Bénichoux et Florence Chalamet - vite présentées et adoptées, en toute amitié, comme « les deux Florence » - avaient en charge la première partie de l’équation.

Florence Bénichoux : vers un label Haute Qualité Humaine

Première à prendre la parole, Florence Bénichoux constatait que la qualité de vie au travail est un sujet d’actualité, risquant cependant d’apparaître un peu superflu en temps de crise économique. Mais qui n’a pourtant rien de superflu quand on sait que la qualité de vie au travail est facteur de performance ! Or, en France, les salariés aiment leur travail… mais pas la façon dont ils travaillent et, plus que dans d’autres pays, leurs attentes sont très fortes quant au contenu de leur travail. En effet, en France, et à la différence des pays anglo-saxons, avoir du travail permet « d’exister ». D’où un surinvestissement dans le travail qui génère fatigue et stress - symptômes dont les Français sont champions d’Europe. Ainsi, seuls 21 % des salariés seraient satisfaits de leur travail, avec en corollaire, pour les autres, une perte de sens par rapport à ce qu’ils font, et un « engagement » défaillant (seuls 9 % se disent engagés dans leur travail).

Réenchanter le travail

Dès lors, que faire ? Pour Florence Bénichoux, la réponse semble couler de source et jaillit comme telle : réenchanter le travail ! A ses yeux, les performances de l’organisation sont tout à fait conciliables avec les attentes de ses membres. Concrètement, il s’agit de faire en sorte que les salariés :

  • se sentent « bien à leur poste » (reconnaissance),
  • se sentent « bien ensemble » (atmosphère de travail),
  • puissent « bien faire leur travail » (organisation),
  • se sentent « bien gouvernés » (la stratégie de l’entreprise ayant du sens pour tous, facilitant un esprit d’équipe et un sentiment de protection).

Evidemment, toutes les parties prenantes de l’entreprise (des actionnaires à l’ensemble des salariés) doivent être impliquées dans la mise en œuvre d’une telle vision. C’est dans cette optique que Florence Bénichoux est en train de créer un label Haute Qualité Humaine (comme il existe un label Haute Qualité Environnemental dans la construction), visant à améliorer la performance individuelle et collective en développant la sécurité, la santé, la confiance et le plaisir au travail. « La qualité au travail, ce n’est pas la cerise sur le gâteau ; c’est la farine qui permet de faire le meilleur gâteau… »

Florence Chalamet : la coopération plutôt que la confrontation

Seconde intervenante de la conférence, Florence Chalamet a souhaité mettre en exergue certaines des causes et manifestations de la dégradation de la vie au travail, telles qu’elle a pu les constater de façon récurrente auprès de celles et ceux qu’elle a accompagnés. Elle en dégage ainsi trois causes principales :

  • Une « narcissisation » de la société qui génère de l’anxiété en ce sens qu’elle interpelle l’individu au plus profond de son identité propre, avec le besoin non plus de « tenir sa place » mais bien de « trouver sa place ». Mais, la maîtrise de ce phénomène (notamment par la confiance en soi) peut favoriser l’épanouissement et la performance.
  • L’utilisation asphyxiante des nouveaux outils de communication, qui dégrade la qualité de la compréhension réciproque entre les personnes. Ces nouveaux outils conduisent les temps sociaux à s’entrelacer au lieu de s’articuler, rendant l’individu à la fois dépendant et concurrent des autres.
  • Des modes de gouvernance qui accentuent la pression sur le résultat tout en retirant des soutiens sur les modalités, au lieu d’une délégation concertée et d’une responsabilisation généralement porteuses de davantage de satisfaction. Le management préfère la jouissance du pouvoir à l’exercice de l’autorité, cherchant à obtenir la performance par la contrainte, le rapport de force, l’injonction, autant de moyens plus « faciles » à mettre en œuvre que la pédagogie, le soutien à l’apprentissage et au développement des individus, la reconnaissance...

Rétablir le bonheur de travailler

Dans cet environnement, les émotions négatives limitent le champ de développement et de compétence de l’individu. La peur, la méfiance, la projection de l’échec, le sentiment d’imposture s’observent fréquemment alors que la réussite réclame plutôt la créativité, l’ouverture, la coopération, la persuasion… Dans la cas les plus graves, le sens du devoir peut conduire au burn-out, qui symbolise le passage d’une société de main-d’œuvre à une société de « cerveau-d’œuvre », la fatigue physique ayant été remplacée par l’épuisement psychique qui, lui, n’a guère de limite. Dés lors, en rétablissant le « bonheur de travailler » des salariés, les actions mises en œuvre par les entreprises (à travers notamment le coaching) se révèlent « rentables » en ce sens qu’elles permettent à l’individu de recréer et d’exprimer des émotions positives au travail, de lutter contre son jugement de soi-même et des autres, de trouver sa place, d’accompagner les transitions de carrière. «  Pour conclure, je voudrais citer George Bernad Shaw : " Life is not only about finding yourself, it is about creating yourself ". Cette créativité ne peut éclore que dans des contextes où les besoins et capacités de chacun sont reconnus, ont une place, où le soi est conforté, et où les conditions sont ainsi réunies pour parier sur la coopération plutôt que sur la confrontation. »
Après les exposés vivement appréciés des « deux Florence », il restait à assurer la deuxième partie de l’équation que l’on évoquait au début. Pour ce faire, le chef doublement étoilé des Crayères, Philippe Mille, avait concocté un menu dont les mets étaient magnifiquement accompagnés par les grands champagnes de la Maison Laurent-Perrier. Le tout dans cette ambiance chaleureuse et conviviale qu’affectionne particulièrement Sylvain Bertrand, et pour le plus grand plaisir de tous les participants.


Florence Bénichoux

Florence Bénichoux, docteur en médecine et sciences-po, aime à dire que son parcours professionnel embrasse 3 vies à travers :

  • 10 ans en qualité de médecin hospitalier (médecine interne et cancérologie),
  • 10 ans en qualité de manager en communication santé (expérience en France et à l’étranger),
  • 10 ans en qualité de chef d’entreprise dans le domaine de la communication et de la prévention santé des individus et des organisations.

Florence Bénichoux est directrice générale et co-fondatrice de BETTER HUMAN Cie, conseil en capital humain, basé à Toulouse et à Paris.

Florence Chalamet

Diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, Florence Chalamet a conjugué des expériences professionnelles de responsable RH, manager opérationnel, et consultant en management, organisation et ressources humaines, en France et en Grande-Bretagne.
Aujourd’hui spécialiste de l’accompagnement individuel et collectif, Florence Chalamet est co-fondatrice (en 2001) d’ADH Consulting, Accompagnement et Développement Humain (coaching de dirigeants et d’équipes dirigeantes).
En complément de ses activités basées en France, elle travaille régulièrement en Europe de l’ouest et de l’est (Suisse, Pologne, Russie), en Amérique (USA, Honduras, Chili), et Afrique du nord (Maroc).
Quand elle n’intervient pas dans ses domaines de compétence, Florence Chalamet s’adonne à sa passion du piano, et a fondé un festival de musique de chambre en Drôme Provençale.

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