Dring (sonnerie du téléphone traditionnellement matérialisée en texte).
— Allô…
— Estelle Monraisse ?
— C’est moi.
— Bonjour. Je vous appelle de la part de Sylvain Bertrand pour bla bla bla, bla bla bla, bla bla bla. Auriez-vous une petite heure à m’accorder ?
— (Grand éclat de rire) Une petite heure ? Enfin, vous n’y pensez pas !? Une petite heure pour vous raconter ma vie, c’est bien trop court…
Cette interview commençait sous les meilleurs auspices.
Lorsque l’on a des origines auvergnates d’un côté et bretonnes de l’autre, est-on franchement prédestinée à la communication ? Donnons dans la caricature - l’auvergnat, par exemple, est économe de ses mots autant que du reste - et doutons-en. A moins que naître et vivre à Paris ne vaille rédemption ? Quoi qu’il en soit, sous l’effet de cette double ascendance, genre recto-verseau, Estelle Monraisse a hérité d’un « gros » caractère. Un « tempérament », pourrait-on dire aussi, se caractérisant très tôt par « un besoin vital d’indépendance ». A 18 ans, elle ne rêvait déjà qu’autonomie, job, appartement. D’où un BTS secrétariat trilingue, en deux ans au galop, histoire de mettre le pied à l’étrier. Grâce à l’aide d’une amie elle décroche son premier job et gère la revue de presse d’une grosse entreprise française. Premier pas dans la com’. De fil en aiguille, elle tisse sa toile et se voit confier en 1990 la gestion du Club Mc-Luhan, club de communication et de réflexion privé créé en 1980 qui reçoit chaque mois à dîner une personnalité d’actualité, chef d’entreprise, homme politique. 32 ans plus tard, elle est toujours à la baguette. « J’y ai vu passer des personnalités qui auront marqué l’histoire ».
Son envie d’apprendre et d’avancer la poussent à fonder en 1993, à 25 ans, Alter’Com Conseil, sa société de conseil en relations presse, dont elle occupe simultanément tous les postes. Deux ans plus tard, à force d’un rythme de dingue, elle s’offre « un magnifique burn out » - syndrome alors mieux connu sous le nom de dépression, mais qui n’était pas encore à la mode. Estelle découvre ses limites. « Expérience passionnante (sic !) : pendant un an j’ai appris à mieux me connaître », en mettant enfin en application ce que le pauvre Socrate se casse la nénette à expliquer depuis plus de 2 350 ans avec son célèbre « Connais-toi toi-même ».
Confiance et feeling
Rares, de nos jours, sont ceux qui effectuent pratiquement toute leur carrière dans la même boîte. Pourtant, cela fera bientôt 30 ans qu’Estelle bosse chez Alter’Com Conseil ! « Volontairement toute seule depuis toujours » parce que son métier c’est la communication, pas le management, et pour assumer les conséquences de ses décisions…
Estelle Monraisse fonde ses interventions sur une relation de confiance avec ses clients. « Je travaille comme en interne… mais en externe. » Elle dit « on » quand elle parle de ce que font ses clients, et n’aime rien tant qu’être présentée comme un membre de l’entreprise. « Il faut qu’il y ait un lien direct, sans filtre. Mon métier repose sur l’humain. Sans quoi, on passe à côté de ce qui fait la matière première dans les RP. » Une forme d’investissement qui lui impose de bien choisir ses clients, avec une grande part de feeling. « Le courant avec les fondateurs doit passer. » Comme elle a du flair, Alter’Com Conseil est toujours là et travaille pour des entreprises souvent assez jeunes, qui gravitent généralement dans l’univers du e-commerce, de la fintech, de la santé et de la food. Elle adore les évolutions technologiques des 20e et 21e siècles et les marges de progression que cela autorise. Elle s’est aussi formée à la négociation complexe avec d’excellents coachs. « Dans ce métier il faut savoir « vendre » ses sujets, ses clients. En sachant comment fonctionne la personne en face de moi, je peux mieux faire passer le message. Et ça fonctionne aussi dans les autres sphères. L’humain, toujours ! »
Elle a lancé PriceMinister, Doctolib, Lydia, Evaneos, Sarenza, Lemedecin.fr, 1000mercis, et bien d’autres. Actuellement, elle s’occupe par exemple de Omie & Cie, « épicerie en ligne engagée », qu’elle n’hésite pas à qualifier de « Nestlé de demain ». Et si elle se permet de refuser des clients parce qu’elle n’a que deux mains et dix doigts, elle les recommande - elle les confie, devrait-on dire - à des consoeurs qui partagent ses valeurs.
Un dîner chez Estelle et Jean
Lors d’une réunion matinale avec un client, Estelle aime bien apporter des petits gâteaux qui sortent du four, « ça développe la créativité ». Avec le sport (running, plongée, Pilates, yoga, danser avec les copains…), la cuisine est une autre de ses passions, quand elle souffle un peu.
Une intolérance sévère au lactose l’a contrainte à trouver des alternatives à tous les produits laitiers, elle qui se régale de pâtisserie. Les recettes ‘à sa sauce’ séduisent vite son entourage, qui demande à les partager. Alors Estelle crée, en 2016, le blog www.unzestedestelle.fr, d’où est extraite la recette qui suit cet article (une fois n’est pas coutume).
Son époux, Jean, ex-directeur commercial d’une entreprise du CAC 40, a passé un BTS de vigneron en 2016, avant de s’installer caviste dans le 17e arrondissement. Il paraît qu’un dîner chez Estelle et Jean vaut le déplacement. Pensez donc ! du solide dans les assiettes, du liquide dans les verres, de l’amitié et du bonheur dans les regards. De l’humain, quoi…
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Recette du risotto crémeux à la tomate selon Estelle
- Pour 4 personnes
- 30 minutes de préparation + cuisson
Ingrédients
- 200 g de riz rond pour risotto Omie*
- 2 oignons
- 1 gousse d’ail
- 1 verre de vin blanc sec
- 1 carré de bouillon à la tomate Omie
- 1 c.à.c de concentré de tomates
- 1 pot (190 g) de sauce tomate texture fluide Omie
- 40 g de tomates séchées Omie
- 1 c.à.s d’huile d’olive Omie
- 1 c.à.s de vinaigre balsamique Omie
- 2 c.à.s de purée d’amandes Omie
- Sel
- Poivre
- Persil ou basilic au choix pour décorer
*Estelle Monraisse recommande les produits Omie & Cie pour leur qualité, bien sûr, et parce qu’elle en assure les relations presse. A défaut d’Omie sous la main, on fera confiance aux marques que l’on utilise habituellement…
Préparation
- Faites bouillir environ 1 litre d’eau.
- Epluchez et coupez en fines lamelles les oignons et la gousse d’ail, puis faites-les revenir dans une grande poêle à bords hauts avec l’huile d’olive. Quand ils commencent à devenir translucides, voire à caraméliser un peu, ajoutez le riz et mélangez pendant 30 secondes pour l’imprégner aussi.
- Ajoutez le concentré de tomates, mélangez, et versez le vin blanc dessus pour déglacer.
- C’est là que le rituel commence : versez l’eau chaude dans un grand saladier et diluez-y le cube de bouillon de légumes. Progressivement, ajoutez une louche de ce bouillon dans la poêle et attendez que le riz l’ait absorbée, avant d’en verser une 2e, etc. en alternance avec la sauce tomate que vous intégrez par cuillères entre deux louches. Répétez ainsi de suite jusqu’à épuisement du bouillon et de la sauce tomate.
- A ce moment-là, salez, poivrez et ajoutez la purée d’amandes. N’hésitez pas à bien racler le fond de votre poêle pour bien mélanger.
- Enfin, ajoutez la cuillère à soupe de vinaigre balsamique et mélangez encore. Décorez avec les tomates séchées et le persil ou le basilic, et servez bien chaud !