Jean-François, Benjamin, il semble que la création d’entreprise soit inscrite dans les gènes de la famille Santerne. Qu’en est-il réellement ?
Jean-François : On peut sans doute dire ça. On peut y voir aussi un côté culturel. Mon père était lui-même un entrepreneur dans l’âme, fondateur d’une compagnie d’assurances, promoteur immobilier, gestionnaire de biens… Pour ma part, j’ai toujours su que je serais entrepreneur un jour, c’était une évidence !
Benjamin : Plus jeune, quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais ‘créer mon entreprise’, sans en savoir beaucoup plus, mais avec la ferme conviction que je le ferais.
C’est assez clair, effectivement. Quels ont été vos parcours respectifs en ce sens ?
Jean-François : J’ai suivi une formation en économie et mathématiques appliquées à l’économie, et j’ai commencé à travailler dans le secteur de la chaussure et du textile. A partir de cette première expérience, j’ai fondé une entreprise et je me suis associé avec une usine en Asie du sud-est, qui assurait la production. J’ai ensuite dirigé à Paris la filiale française d’un grand groupe textile japonais. Quand j’ai estimé avoir fait le tour du secteur et ne plus avoir de plaisir à évoluer dans celui-ci, je me suis reconverti dans l’économie du bâtiment (organisation et programmation de chantier, assistance à maîtrise d’oeuvre) et j’ai travaillé pour un bureau d’études. Jusqu’à ce que Benjamin me parle de son idée...
Benjamin : J’ai fait une école de commerce sur le mode de l’alternance. J’avais donc déjà intégré le monde de l’entreprise avant d’être diplômé. J’ai été directeur commercial en région PACA d’une entreprise spécialisée dans les « panneaux sandwich » (bardage, toiture, véranda…), avec une trentaine de collaborateurs à manager. Cela m’a permis de faire mes armes, car je ne prétendais pas fonder mon entreprise à 25 ans. Et puis il fallait en confirmer l’envie. Elle s’est confirmée rapidement à partir du moment où j’ai été confronté à des décisions qui ne me paraissaient pas les plus adaptées, alors que j’estimais que d’autres voies étaient plus adéquates. Je me disais que quand j’aurais ma boîte, je procéderais différemment, en fonction du « terrain », des clients, et pas sur la base de tableaux Excel !
Et vous avez mis votre fibre entrepreneuriale en commun pour créer Cosy…
Jean-François : l’idée vient de Benjamin (Ndlr : mais c’est Jean-François qui en parle car, à ce moment de l’interview, Benjamin est confronté aux joies de l’entrepreneuriat et règle quelques problèmes).
L’analyse est simple : quelle(s) solution(s) apporter aux personnes qui souhaitent agrandir leur habitation pour accompagner leur évolution de vie ? Déménager, c’est très cher. Agrandir, pourquoi pas, mais de quelle manière ? Et pour quel usage ? Avec quel matériau ? Les délais peuvent être longs, les travaux lourds, et ce qui existe sur le marché - les vérandas, par exemple - pas adapté. Il fallait trouver quelque chose qui évite ces difficultés, et c’est que propose l’extension d’habitation Cottage Système, modulaire, modulable (répondant aux contraintes), performante sur le plan thermique, facile et rapide à mettre en œuvre, tout en réunissant ce qu’il y a de mieux dans les diverses autres solutions, sans leurs inconvénients.
Je savais que Benjamin avait envie de voler de ses propres ailes. Pour moi il était clair qu’il deviendrait chef d’entreprise. Et quand un jour votre fils vous parle de son projet et vous dit qu’il souhaite le réaliser avec vous, quel père ne dirait pas « oui » ? Il y a aussi dans tout ça une certaine fierté...
Benjamin (qui est revenu) : Autour du principe de ce projet novateur, nous avons vite dégagé les synergies envisageables. J’ai la connaissance technique du produit ; mon père avait déjà créé une entreprise, il savait ce que doit en être la structure et l’organisation. Il savait aussi comment monter un tour de table ! Et puis, disons-le, nous avions une belle envie de bosser ensemble ! Voilà l’évidence dont il parlait au début. Et même si on se « découvre » sur le plan professionnel, on se connaît bien (!), ça permet d’avancer plus vite. A partir de là, si je m’occupe plutôt de R&D et de la production, et mon père davantage d’administratif et d’organisation, nous nous partageons la commercialisation. Chacun de nous a beaucoup appris de l’expérience de l’autre.
Cosy a donc été fondée en novembre 2017 et vous êtes installés à Aix-en-Provence. L’entreprise a-t-elle déjà pris son essor ?
Jean-François : Cosy porte la marque Cottage Système dont nous développons, à travers Cottage Club, le réseau d’indépendants qui adhérent à nos valeurs et assurent la commercialisation et l’installation de notre concept. Nous en comptons aujourd’hui 25, essentiellement dans la moitié sud de la France, pour l’instant !
Benjamin : Notre concept est novateur. Comme pour tout ce qui est nouveau, il faut d’abord convaincre et rassurer. Pour nous, le vrai démarrage de l’entreprise est en train de s’effectuer au cours de cette année 2019...