A quoi tient, parfois, la création d’entreprise ? Un hasard, une rencontre, un microbe… Car, oui, celle dont il est question ici doit beaucoup au virus de la Covid-19 sans lequel Stéphane Brito n’aurait sans doute jamais croisé la route de Matthieu Chavigny.
Parce qu’en mars 2020, à l’heure où une partie du monde se confinait, Stéphane Brito s’apprêtait à partir à Vancouver où il comptait bien vivre et travailler. Comme il n’est pas du genre à ‘niaiser avec le puck’, encore moins à ‘s’enfarger dans les fleurs du tapis’ - quand bien même se dirigeait-il vers le Canada anglophone -, Stéphane avait obtenu son visa pour le pays de l’érable et du caribou, quitté son job et son appartement. Et donc patatras, plus personne ne bouge, confinement chez papa-maman, fin de l’aventure qui n’avait pas commencé, grosse déprime en prime. « Mes amis se sont évertués à me remonter le moral : ‘c’est la vie, tu es quelqu’un de positif, tu vas savoir rebondir…’ »
Ingénieur en génie industriel de formation, Stéphane s’était aperçu que l’industrie n’était pas sa tasse de thé. Il avait alors découvert le métier de product manager caractéristique des entreprises Tech, qui s’apparente en gros à un CEO du produit, s’était à nouveau formé en conséquence et avait créé son auto-entreprise pour proposer ses services. Sa première mission dans une start-up devait durer 5 jours et s’est poursuivie 7 mois. « On ne s’ennuie jamais dans ce métier. » L’aventure canadienne lui offrait alors son futur espace de jeu.
Avec un léger recul, Stéphane s’aperçoit que la Covid-19 a véritablement changé sa vie en l’empêchant de traverser l’Atlantique ! D’abord parce qu’il a rencontré Clémence avec laquelle il s’est installé à… Montpellier (« J’ai toujours voulu avoir les pieds dans l’eau »), ensuite parce qu’au hasard d’une de ses missions il a fait la connaissance de Matthieu Chavigny…
Expérimentations technologiques
… Lequel exerce ses talents en qualité de Lead développeur front-end. Après avoir découvert tout seul, ou presque, en son jeune âge, les joies du vaste univers informatique et s’y sentant comme un poisson dans l’eau, Matthieu s’oriente vers un DUT Métiers du multimédia et de l’Internet, suivi d’une licence.
Mais le potache culotté ayant critiqué l’enseignement de la programmation en Java alors que Flash était le langage le plus utilisé, le directeur de son IUT lui suggère pour sa pénitence (sic !) d’enseigner ce dernier. Voilà comment le néo-diplômé devient pendant 5 ans un professeur à peine plus âgé que ses élèves. « Cela m’a permis de structurer mes connaissances et de maîtriser des concepts avancés. » Parallèlement, il goûte à l’émulation des start-up, puis abandonne l’enseignement, se familiarise notamment avec JavaScript en travaillant pour des grands comptes, avant de devenir freelance.
En marge de sa vie de développeur, Matthieu se livre, ‘pour le fun’, à des expérimentations technologiques diverses et variées qu’il n’est pas question de détailler ici. Identifiant l’arrivée de ChatGPT - ce prototype d’agent conversationnel utilisant l’intelligence artificielle et spécialisé dans le dialogue - comme « un changement énorme dans notre société, un peu comme l’a été Internet », il décide de développer un projet sur le thème de l’entraînement à l’entretien d’embauche. « De quoi s’entraîner avec l’assistant virtuel intelligent, qui jouera le rôle de recruteur, quel que soit le job envisagé, pour préparer au mieux un futur entretien. »
La tâche, autant que le sujet, est vaste. Il en touche donc quelques mots à Stéphane Brito, sachant pour l’avoir côtoyé lors de différentes missions, qu’ils sont sur la même longueur d’onde, et lui propose de creuser l’idée ensemble - et même un peu plus.
B to C et B to B
Voilà comment le lecteur constatera ici toute la cohérence des lignes d’introduction de cet article, entre hasard, rencontre et microbe, dans la naissance de Liri, qui a vu officiellement le jour début mars 2023.
Liri est une charmante assistante IA avec laquelle il est possible, mazette, de dialoguer dans 18 langues (attention, elle ne maîtrise cependant pas, ou pas encore, le Balouchistan du Sud, même si l’on peut supposer que les offres d’emploi y sont rares…), pour se challenger, faire un point salutaire sur ses forces et faiblesses, et obtenir un rapport circonstancié de l’exercice. Pour cela, il suffit de se connecter sur www.liri.ai. Et en plus, c’est gratuit !
Voilà, en quelque sorte, le premier étage de la fusée car Matthieu, Stéphane et leurs trois autres associés entendent bien développer un clone de Liri à l’usage des entreprises, qui aurait pour mission de réaliser des entretiens d’évaluation de candidats potentiels à un poste donné, avant qu’une ultime rencontre, bien réelle, ne soit organisée pour que l’entreprise choisisse son futur collaborateur (ou sa future collaboratrice, bien sûr !).
Parce que si on arrête finalement les microbes, on n’arrête jamais le progrès.
